Et si une montagne s’élevait à Tours. Si au bord de la Loire, d’un sol d’or s’arrachait de la terre, de la roche, des arbres, des rivières, et comme un vaisseau montait une montagne. Et si en même temps qu’elle montait, elle s’effondrait, elle se repliait, elle disparaissait à la même vitesse à l’horizon, comme le soleil se couche. C’est le mont Blanc de Tours.

Nous voilà face à une sorte d’orogénèse. La montagne monte en même temps qu’elle descend, elle nait en même temps qu’elle s’effondre. D’un côté le panoramique vertical descendant de la caméra donne l’impression d’un mouvement d’élévation, alors que le mouvement ascendant nous donne au contraire le sentiment d’une descente. La montagne est ce double mouvement.

Dans la continuité de mon film « Avant l’effondrement du mont Blanc », cette pièce explore ces lentes vagues qui façonnent les paysages de montagne : « Les montagnes tombent, nous n’y pouvons rien. Et même si nous avons les moyens de nous élever à leur hauteur pour les admirer, pour dépasser ces sommets inaccessibles où de nombreux explorateurs ont perdu la vie en voulant accéder au privilège de les vaincre, les montagnes continueront à tomber comme elles continuent de s’élever. Si le mont Blanc s’effondre, il s’élève aussi. »

Cette pièce a la particularité d’être destinée à être installée dans des dimensions monumentales. Créée pour être diffusée sur la façade du Centre de création contemporaine Olivier Debré à Tours, elle articule trois trois rectangles verticaux aux dimensions bien précises à une plue grande surface aux dimensions variables. Même si cette pièce est faite pour le mapping elle requiert une installation spécifique de manière à ne pas altérer sa matérialité visuelle.

Chaleureux remerciements à Nikolas Chasser Skilbeck, l'association Mode d'emploi et le Centre de création contemporaine Olivier Debré.