paysages, corps, couleurs, matières, vitesses en arts plastiques, en numérique.
2013 (2012-2012), film 09'57''
Musique originale : Jean-Jacques Birgé
Producteur(s) : Too many Cowboys, Madeira film Festival, Galerie Charlot
ProRes, DCP, H264 (preview)
Distribution
Cinémas
Collections
Jihlava Center for Documentary Film
Distributeur(s) :
Lightcone, Collectif Jeune Cinema, Too Many Cowboys
Prix du Meilleur Court métrage / Melhor Curta Júri da Crítica Jovem, Fronteira 2014, Goiania, Br
L'arbre de vie, un cycle quasi monochromatique où la dominante n'est pas une règle absolue. Voilà un arbre dans la forêt. C'est de là que s'élève la vie éprise de sagesse. l'éveil d'une simple présence pour l'histoire d'une vie. D'un vert à l'autre, c'est tout un cycle qui s'annonce.
D'une surface verte émergent les contours d'un arbre debout sur le bord d'une forêt tropicale, les branches se balancent légèrement et les feuilles de tranchent lentement les traces de leur mouvement dans la végétation sans fin. Même si dans certains endroits de la surface, l'image est guérie, la désintégration numérique peut couper un autre morceau, et ce processus ne cesse jusqu'à ce que l'arbre se dissolve dans la brume uniforme.
From a green surface emerge the contours of a tree standing on the edge of a rain forest, the branches lightly swaying and the leaves slowly slicing traces of their movement into the endless plain. Even if in some places the surface of the image has healed, digital disintegration can cut off another piece, and this process does not cease until the tree dissolves into the uniform mist. (Frontiera cat.)
The tree of life, an almost monochromatic cycle where the dominant is not an absolute rule. Here is a tree in the forest. It is from it that life arises full of wisdom. The awakening of a simple presence for the story of a life. From one green to another, an entire cycle awaits us.
br → De uma superfície verde emergem os contornos de uma árvore à beira de uma floresta tropical, os ramos levemente balançando e as folhas lentamente entrecortando traços de seu movimento através da planície sem fim. Mesmo que em alguns lugares a superfície da imagem tenha se curado, a desintegração digital pode cortar outros pedaços, e esse processo não cessa até que a árvore se dissolva na névoa uniforme.
par Rodolphe Olcèse, l'arbre de vie, blog de recherche du colège des bernardins, mars 2013
Arvore da vida c’est l’histoire d’un arbre à Madère, un arbre à l’orée de la forêt primaire. Au commencement, comme à la fin, il y a la couleur : le vert. Du monochrome, le mouvement de chacun des éléments plastiques va dégager certaines teintes de la matière et faire naitre les formes. L’arbre apparaît. Toutes les dimensions de l’image et de la musique s’animent et s’agitent jusqu’à ce se qu’elles se laissent aller à l’apaisement. C’est le cycle d’un univers, un cycle infini. Et tous les codes qui le régulent sont explicitement abstraits. Ils s’incarnent en tension entre l’espace de l’image et celui de la musique....
"àrvore da vida de jacques perconte vient, depuis un lieu atemporel, ressaisir le vif de ce cheminement cinématographique en ouvrant notre attention à ce qui l’excède de toute part : la générosité, la richesse des formes les plus simples qui se livrent à la caméra. le film, qui se présente comme un cycle chromatique, voire monochromatique, va arracher la figure d’un arbre, filmé à madère le printemps dernier, à un aplat de vert au premier abord uniforme. ce tableau est un arbre de vie au sens concret et immédiat. ce qui va faire surgir ce plan enfoui d’un arbre, c’est le mouvement des branches, les siennes, et celle de toute la végétation environnante. comme si cet arbre se découpait sur fond d’un arbre plus vaste encore, alors que l’image, dans le détail de chaque pixel, se teinte de milles détails roses et bleutés. àrvore da vida, c’est le vent qui agite sans discontinuer le contenu de l’image pour le faire apparaître, puis disparaître à nouveau dans ce même aplat vert initial. c’est alors la musique de jean-jacques birgé, à l’orchestration précise, qui révèle la part narrative du film, dont l’apparente abstraction laisse entrevoir les pulsations invisibles qui sont au principe même du mouvement de la vie, et s’amplifient de chaque battement de notre propre cœur."
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Par Bidhan Jacobs, Libération du Signal :
les révolutions du Flou, L'Harmattan, 1 sept. 2014 - 214 pages
Árvore da Vida (2013) est une des pièces de son cycle sur l’île de Madère débuté en 2012 qui a déjà donné lieu à deux performances avec Jean-Jacques Birgé (2012) et Jeff Mills (2013), des installations, des installations génératives et à plusieurs films. C’est l’histoire d’un arbre à l’orée de la forêt primaire du parc naturel de Madère, vestige de la plus vaste forêt de lauriers autrefois répandue il y a 15 à 40 millions d’années. L’investigation plastique des algorithmes par agencement de fonctions nouvelles lui permet de révéler des propriétés insoupçonnées du signal original et de créer des structures de nuages de pixels.
Perconte a tourné un plan-séquence en très longue focale, à 200 m de l’arbre qui en réalité était tout petit mais lui plaisait beaucoup parce qu’il était pris dans une végétation dense sans profondeur de sorte que tout était vert partout. Le diaphragme était réduit pour obtenir un maximum de netteté et de détails sur l’arrière plan. Avec le vent, tout bougeait un peu, l’arbre, bien sûr, mais aussi le fond. Le plan était très riche plastiquement. Puis il a fait varier la vitesse du plan en introduisant un ralenti progressif pour revenir à la vitesse normale, puis un nouveau ralenti jusqu’à ce que plus rien ne bouge. La structure scénaristique temporelle vient de ce mouvement de ralenti et d’accélération.
Il a ensuite décliné 8 versions de ce plan en GIF, ce qui signifie qu’il a extrait toutes les images du film en images fixes dans un dossier, ce qui représente, à raison de 9 minutes à une vitesse de 25 images par seconde, 13500 images. Ensuite, il a transformé les images fixes en GIF pour le web, à l’aide du GIF 89a, en bichromes, trichromes ou quadrichromes. Le fichier est réduit alors réduit à une formation de points. Les images sont normalement synthétisées par le GIF en valeurs de 256 couleurs, mais Perconte a travaillé sur des échelles nettement plus petites de 2, 4, 8, et 16 couleurs maximum. C’est un travail d’organisation des points en nuages et structures avec du bruit, en camaïeux de verts à partir d’une sélection de teintes vertes de l’image originale. Puis tous ces fichiers ont été retravaillés selon ses méthodes de travail par compression temporelle et différents types de compression dérivées des Mpeg4 selon une chaîne de compressions successives avec paramétrages via des interface graphiques en faisant notamment varier la réduction de débit dans des taux très élevés. Les bleus, les jaunes, les rouges, les roses sont révélés par l’intensification des compressions. Ces pixels sont très localisés d’autant plus qu’il s’agit d’un plan fixe. D’habitude, quand il s’agit de plans avec du mouvement, les artefacts laissent des traînes avec la compression, tandis qu’ici puisque les mouvements sont très limités, les pixels de couleurs restent à leur endroit d’apparition. Perconte les a suivi, amplifié et poussé (en ajoutant de la saturation pour qu’elles ressortent plus).
Enfin, il a élaboré un grand compositing à partir d’After Effect par calques de sélection de certains pixels de couleurs, des ombres, des hautes lumières et les a superposé en jouant sur les transparences (une vingtaine de couches). L’idée était d’obtenir des mouvements de points ultra lisibles parce qu’ils sont lents, des structures extrêmement délicates.
Árvore da Vida donne l’impression du réveil et de l’excitation de la matière de laquelle l’arbre semble naître. Perconte traite ainsi le motif de l’arbre non dans sa forme apparente mais en aplats denses de micro touches discontinues et vibrantes aux infimes nuances de teintes et de tons, à travers lesquelles l’arbre semble se disséminer dans le plan. Le motif de l’arbre de vie, principe de puissance de fécondité et de fertilité est injecté dans les technologies filmiques numériques : ce signal normé et pauvre contient dans ses données un potentiel de fertilité plastique infinie que Perconte révèle par le détournement et l’intensification des spécifications techniques des algorithmes. Un tel travail plastique sur le point nécessite des normes de résolution élevée en terme de décompression avec de hauts débits et les derniers supports de visualisation, écrans et projecteurs.
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Ecocritical Media Arts and the War on Terra, Cubitt, Sean
Numérique par nature, Chuva , Lê, Corentin
Arvore da vida, Sans
Jacques Perconte : voies et formes de la libération du signal, Jacobs, Bidhan
Traitement du signal et abstraction, Jacobs, Bidhan
Crossings, Nieuwjaer, Raphaël
Traversées, Nieuwjaer, Raphaël
Arbres de vie, Olcèse, Rodolphe
Cette pièce fait partie d'une série. La plupart du temps une série s'attache à un paysage, à une région. Il y a une certaine unité géographique.
Les motifs et figures que je travaille. En cours de développement
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