paysages, corps, couleurs, matières, vitesses en arts plastiques, en numérique.
2016 (2016-), generative video 0'00''
film inifini (pièce générative)
Compressions dansantes de données vidéo montées à la volée.
Distribution
Galeries/Musées
La tombe du duc de Buccleuch est abandonnée. Elle est là depuis longtemps au bord d’un ruisseau sous d’immenses pins. La chapelle a été démantelée et les pierres certainement utilisées ailleurs. L’exploitation du bois est intense dans une zone plus grande que Londres et sa banlieue. La parcelle de forêt juste au-dessus de la tombe a été rasée l’année dernière. Et au premier grand coup de vent, beaucoup d’arbres se sont cassés et sont tombés. L’endroit qui était étrangement romantique s’est transformé. Les rayons du soleil touchaient rarement le sol, les percées de lumières rencontraient les brumes humides du sol. Mais aujourd’hui, c’est un amas de troncs, et la scène tend vers le paysage apocalyptique. Cette pièce met en tension ces deux dimensions : passé et présent racontent cet étrange histoire.
https://canmore.org.uk/site/51184/ettrick-parish-church-of-ettrick-and-buccleuch
In the Ettrick forest, on the Kirk Burn, wind blew down hundreds of trees around the Buccleuch Church. At this magical point, destruction of nature can be forgotten, the alchemy of light in time can be amazing, and generated by chance, this journey in the forest opens thousands of paths for our inner experiences… but what it is about ?
The Duke of Buccleuch's tomb is abandoned. It has been there for a long time at the edge of a stream under huge pines. The chapel has been dismantled and the stones certainly used elsewhere. Logging is intense in an area larger than London and its suburbs. The forest patch just above the grave was razed last year. And at the first big gust of wind, many trees broke and fell. The place that was strangely romantic has changed. The rays of the sun rarely touched the ground, the breakthroughs of lights met the damp mists of the ground. But today, it is a cluster of trunks, and the scene tends towards the apocalyptic landscape. This piece puts in tension these two dimensions: past and present tell this strange story where man violently exploits nature in this contact we all know..
Tom Cuisinier--Rosset, 2017
La caméra revient toujours vers ces lieux par les mêmes chemins, les mêmes regards. La rivière par le haut, cette tombe en ruine toujours sur notre gauche, parfois une ascension ininterrompue vers les cimes et le soleil. La forêt semble rester toujours la même, indifférente. Aucun mouvement ne l’habite, aucune présence autre qu’elle-même, si ce n’est les restes d’une tombe, et quelques papillons.C’est un réveil à chaque regard, dans une série de lieux qui se ressemblent, se dissolvent les uns dans les autres, mais ne se raccordent jamais, ne partagent aucun espace. Pourtant il n’y a aucune rupture, les images coulent en évanouissements successifs, comme par une somnolence liquide ; jamais l’oeil ne se baignera deux fois dans la même image. La couleur a ses aléas. Quelquefois, elle paraît n’être qu’une brume bleue ou rouge qui coule dans l’eau ou se glisse dans les sylves, mais en s’y attardant, on voit qu’elle reçoit sa lumière d’autres canopées. Ces éclats étrangers apposés aux arbres font osciller la représentation entre l’hallucination déclarée des cyans et orange et la croyance sincère de trouver les vraies couleurs de la forêt, brune, verte. Mais le relief de la lumière ignore le dessin des troncs, le trouble, voire l’annihile en taches, et toujours entre nous et la forêt une vitre se constitue, soit forgée dans le flou et les griffures des branches, à force de décillements, soit en simple drap monochrome, tout vert, tout bleu. Certes le mouvement fera glisser le voile de couleur mais alors d’autres aplats surgiront, transformant l’image en oriflamme, la forêt presque disparue, ou réveillant des couleurs sages, qui respectent la couleur de la terre et des arbres, la forêt presque retrouvée. Ce lieu invite perpétuellement à sa propre dissolution dans l’accumulation des branchages. Ce qui nous cache la forêt, c’est la forêt elle-même.On voudrait s’oublier dans cette contemplation de notre absence, mais alors c’est le regard lui-même qui oscille, au bord de l’extinction. On voudrait des catastrophes qu’elles arrêtent ainsi le temps, proposant aux yeux la vision d’un monde en suspens. Là, les arbres se sont à jamais effondrés, comme en apocalypse, et tout est tranquille. Ce que le désastre fait subir aux paysages, souvent il le cache par la claire beauté de ses effets, apparente soustraction de toute présence, car, oui, d’ordinaire, la beauté des paysages dévastés nous apparaît avec plus d’évidence que ces arbres chus cachés par la couleur - la beauté du désastre est ici obstruée par celle de l’image. C’est à l’oeil alors de reconnaître ce qu’il voit ; ces arbres-là sont morts. Dissimuler le désastre est le seul moyen de rendre possible son agnition, seulement alors émet-on le soupçon que le bruit de cet avion lointain est peut-être plutôt celui d’une tronçonneuse.
Films infinis, Perconte, Jacques
Alchemy Film and Moving Image Festival , Harkness, Alistair
Cette pièce fait partie d'une série. La plupart du temps une série s'attache à un paysage, à une région. Il y a une certaine unité géographique.
Les motifs et figures que je travaille. En cours de développement
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