paysages, corps, couleurs, matières, vitesses en arts plastiques, en numérique.
2015 (2013-2013), film 57'22''
Musique originale : Samuel André, Hannah Wyness
Producteur(s) : Too Many Cowboys, Alchemy films and Arts, Jacques Perconte
DCP 25p / fichier numérique 422 / 4444
Distribution
Cinémas
Réalisé au cours de plusieurs visites dans les Scottish Borders par l'artiste cinéaste français Jacques Perconte, le film interroge le patrimoine unique des Scottish Borders : l'élevage de moutons, les tissus, la tradition des usines de laine et nos paysages uniques sont tous rendus dans un arc impressionniste de couleurs et de mouvements. Le chemin que nous empruntons mène au cœur de la forêt d'Ettrick, une plongée dans un monde textile. Une terre où l'homme, la machine et la nature entretiennent une relation complexe qui dessine leur avenir. En glissant dans la poésie, entre la brutalité de la matière et le paysage sublime, nous faisons l'expérience d'une vision pénétrante qui incarne la stabilité de notre désir profond de vivre en paix.
Ce documentaire d'observation de l'Écosse, visuellement captivant, offre non seulement des images du paysage accidenté, des prairies, des forêts étendues et des moulins à vent, mais aussi une étude détaillée du travail manuel méticuleux réalisé dans l'usine textile locale. En explorant la nature de l'enregistrement numérique qui saisit la forme du paysage, le film identifie des images qui reflètent la vie quotidienne locale. Le mouvement physique à travers la région est également un voyage dans l'imagerie, qui se désintègre progressivement en particules de couleur et en surfaces changeantes, pour se réassembler ensuite dans les contours qui changent en fonction du temps et de la météo. En mettant l'accent sur les couleurs et le flux dans des compositions calmes, les symboles de la vie traditionnelle de la région sont révélés.
"Le chemin que nous prenons mène au cœur de la forêt d’Ettrick. C’est une plongée dans une terre textile que nous entreprenons. Une terre où l’homme, la machine et la nature entretiennent une relation complexe qui dessine leur avenir. En glissant par la poésie entre la brutalité de la matière et le sublime du paysage, nous portons ce regard attentif qui incarne la stabilité de notre désir de vivre profondément en paix. Spectateurs trop conscients d’une impuissance de nos mouvements, nous savons que la nature, elle, trouvera son chemin."
"Je viens tout juste de finir mon film écossais, Ettrick, qui sera d’ailleurs présenté en compétition lors du Festival Côté Court en ce mois de juin. Il est le fruit d’une aventure au long cours [3]. Celle-ci a commencé lorsque Pip Chodorov a présenté Uishet à l’Alchemy Film Festival de Hawick, il y a quatre ans. Richard Ashrowan, son directeur, a alors découvert mon travail. L’année suivante, il m’invitait pour montrer Impressions. J’étais très heureux de pouvoir aller dans ce pays que je ne connaissais pas. Et le festival est extraordinaire, de par sa programmation, les cinéastes invités - dont certains sont devenus des amis, comme Robert Cahen, Chris Meigh-Andrews, Enrique Ramirez, Michel et Patrick Bokanovski, Joost Rekveld ou John Woodmann -, et ses projections dans la nature.
La lumière de ce mois d’octobre me donnait aussi envie d’en voir davantage. Malgré le temps, les hautes herbes des vallées étaient de nuances de jaunes et de verts très étonnantes. J’ai commencé à me balader, j’ai aussi filmé quelques matchs de rugby. Tout cela me donnait vraiment envie de revenir. Quelques mois plus tard, j’ai commencé à tourner sans trop savoir ce que je voulais. Peu à peu, j’ai découvert la profondeur d’une nature modelée par l’activité de l’homme, et compris que la laine qui sert l’industrie textile n’était pas celle des moutons que l’on voit partout. Autre surprise : la forêt d’Ettrick, qui me dit-on est plus grande que la ville de Londres, est détruite et replantée parcelle après parcelle car elle fait l’objet d’une intense exploitation. La traverser (elle ne se visite pas, elle est privée), c’est se glisser entre des immenses arbres serrés comme des sardines, entre lesquels le soleil peine à se frayer un chemin, alors que dans les parcelles exploitées, au contraire, il ne reste que quelques troncs au milieu des souches arrachées, pour que les oiseaux ne désertent pas. Le voyage suivant est très pluvieux, venteux, brumeux et froid, mais m’offre d’incroyables scènes. Le troisième se déroule à nouveau durant le festival. Je passe alors beaucoup de temps sur les routes à quadriller les “Borders”, une région entre l’Angleterre et l’Ecosse où il n’y avait pas de lois. C’est pendant ce voyage qu’il m’apparaît essentiel d’inclure la question du textile dans le projet. Parce qu’en regardant par la vitre de la voiture le paysage qui défile et les couleurs qui se mélangent, je me rappelle les textures des laines et des cachemires entremêlant roses et verts, bruns et rouges.
Puisque j’étais au coeur de la région du tweed. j’ai eu l’idée d’injecter quelque chose de la culture écossaise dans le paysage, de me servir des tartans comme d’un outil qui libérerait sa plasticité dans celle des images des forêts. De là j’ai voulu filmer les textiles en train d’être fabriqués. Paysage, textiles, machines et exploitation forestière se trouvaient ainsi liés. D’une certaine manière, quelque chose de documentaire se met en place dans mon travail, sans que pour autant je cherche à expliquer ou à raconter l’histoire d’un espace social. "
Raphaël Nieuwjaer, 'Jacques Perconte, Traversées', in Débordements, ed. (Lille, 2015).
Made over the course of several visits to the Scottish Borders by the French artist filmmaker Jacques Perconte, the film interrogates the Scottish borders unique heritage: sheep farming, fabrics, the woolen mill tradition and our unique landscapes are all rendered in an impressionistic arc of colour and movement. The path we drive leads to the heart of the Ettrick Forest, a dive into a textile world. A land where man, machinery and nature deal with a complex relationship that draws their future. Slipping through poetry, between the brutality of matter and the sublime landscape, we experience a penetrating vision that embodies the stability of our deep desire to live in peace. Spectators are aware of the impotence of our movements, and we know that nature will find its way.
This visually captivating observational documentary of Scotland offers not only images of the rugged landscape, meadows, extensive forests and windmills, but also a detailed study of the meticulous handiwork completed at the local textile mill. Through exploring the nature of the digital record that captures the shape of the landscape, the film identifies images that reflect local everyday life. The physical movement through the area is also a journey into the imagery, which gradually disintegrates into particles of colour and shifting surfaces, subsequently reassembling back into the contours that change as a result of weather and time. Through the emphasis placed on colours and flow in calm compositions, the symbols of the traditional life in the region are revealed.
Jihlava international Film Festival catalogue, Opus Bonum section, 2015
This visually captivating observational documentary of Scotland offers not only images of the rugged landscape, meadows, extensive forests and windmills, but also a detailed study of the meticulous handiwork completed at the local textile mill. Through exploring the nature of the digital record that captures the shape of the landscape, the film identifies images that reflect local everyday life. The physical movement through the area is also a journey into the imagery, which gradually disintegrates into particles of colour and shifting surfaces, subsequently reassembling back into the contours that change as a result of weather and time. Through the emphasis placed on colours and flow in calm compositions, the symbols of the traditional life in the region are revealed.
-
Richard Aschrowan, Alchemy film festival Catalogue 2015
A special world premiere to be screened at Johnstons of Elgin woollen mill. Made over the course of several visits to the Scottish Borders by the French artist filmmaker Jacques Perconte, the film interrogates our unique heritage: sheep farming, fabrics, the woollen mill tradition and our unique landscapes are all rendered in an impressionistic arc of colour and movement .
The path we drive leads to the heart of the Ettrick Forest, a dive into a textile world. A land where man, machinery and nature deal with a complex relationship that draws their future. Slipping through poetry, between the brutality of matter and the sublime landscape, we experience a penetrating vision that embodies the stability of our deep desire to live in peace. Spectators are aware of the impotence of our movements, and we know that nature will find its way.
Une première mondiale exclusive va être projetée à la filature de laine de Johnstons of Elgin. Tourné au cours de plusieurs visites dans les Scottish Borders par l'artiste cinéaste français Jacques Perconte, le film s'interroge sur le patrimoine unique de l'Écosse : l'élevage de moutons, l'art textile, la tradition de la filature de la laine et de les paysages uniques de l'Écosse sont tous représentés dans un arc impressionniste de couleur et de mouvement.
Le chemin que nous empruntons nous emmène au cœur de la forêt d'Ettrick, une plongée dans un monde textile. Une terre où l'homme, les machines et la nature vivent une relation complexe qui dessine leur avenir. Virant à la poésie, entre la brutalité de la matière et le paysage sublime, nous vivons une vision pénétrante qui incarne notre perpétuel et inlassable désir profond de vivre en paix. Les spectateurs sont conscients de l'impuissance de nos mouvements, et nous savons que la nature trouvera son chemin.
-
la petite bête, par Adrien Dénouette, 24e festival Côté Court de Pantin, Critikat, juin 2015
[...] Dans la liste des films qu’il ne fallait pas manquer, et qu’Antoine Desrosières n’était pas près d’éclabousser, le météore de Jacques Perconte survolait les débats. Classé en compétition « Expérimental », Ettrick prolonge le travail fondateur mené par le vidéaste depuis le milieu des années 1990. Pionnier du numérique, Perconte est l’un des premiers à avoir fouillé dans le medium pour réinventer la syntaxe du montage. C’est ainsi qu’en affinant sa pratique du « datamoshing » (effet d’impureté très répandu, qui consiste à faire bugger l’image au point d’obtenir un gros nuage de pixels, et que le cinéma mainstream s’accapare aujourd’hui, à l’image d’Holy Motors qui s’est directement attaché les services de Perconte, et du très récent Unfriended), l’artiste dresse le portrait d’une région d’Écosse tout en bavures et textures labiles. Loin de consister en une simple compilation de ses trouvailles plastiques, le film s’attache à inventer de nouvelles collusions sidérantes : le montage ne s’y apparente plus à un bout à bout, ou un fondu de plans ; mais à de la matière d’image en fusion, trouvant dans ce magma une source infinie d’enchaînements possibles. C’est ainsi qu’au tressage des surfaces encodées fait écho le tissage des laines de mouton, filmé dans une fabrique locale. D’écheveaux en tentures, l’image digitale devient une étoffe comme une autre ; et Perconte, moins le peintre tant glosé, qu’un tisserand prodigieux. On cherchait les racines du numérique chez Brakhage ou les pointillistes, Ettrick invite à fouiner du côté de Bayeux, où le métier du brodeur a décidément plus à voir avec le travail du vidéaste qu’on ne l’aurait cru. [...]
-
Jacques Perconte, le cinéaste qui ensorcelle les pixels, Vaz, Robin
La leçon de Yves Citton et Jacques Perconte, Citton, Yves
Top 10 de la décennie (2010-2019), Morel, Josué
Ettrick, Tissage, Trame Et Capillarité, Planchet, Audrey
Путешествие сквозь невозможное. «Эттрик», режиссер Жак Перконт, Мокрушина, Наталия
Ettrick, FestiFreak
Ettrick, Caotide
Fifteenth annual Doc Fortnight addresses urgent issues, Eagan, Daniel
The 6 Must-See Films of MoMA’s Documentary Fortnight 2016, Walber, Daniel
Doc Fortnight: The Filmmakers Speak, Cutler, Aaron
Ettrick, Maupin, Guillaume
Ettrick, Pireyre, Raphaëlle
Culture sans frontières Le cinéma documentaire français contemporain se montre à Jihlava, Tichá, Alžběta
Ettrick, X
24e festival Côté Court de Pantin, la petite bête, Dénouette, Adrien
Crossings, Nieuwjaer, Raphaël
Traversées, Nieuwjaer, Raphaël
Ettrick, Aschrowan, Richard
Cette pièce fait partie d'une série. La plupart du temps une série s'attache à un paysage, à une région. Il y a une certaine unité géographique.
Some rights reserved jacquesperconte © specific mentioned producers
But shared with love.
;)