Entretien avec Bidhan Jacobs, 2013

phex (2001, 48’/145’) est également issue de ce collectif. La grande particularité de ces pièces est qu’elles ont été faites à partir d’animations java sur des sites web refilmées avec une caméra numérique[1]. Et c’est d’autant plus important de le préciser qu’en les faisant, en particulier dans le cas de phex, je découvre la compression vidéo. En effet, en refilmant l’écran, je travaille avec les moires, la matière numérique et je me rends compte que c’est ce qui m’intéresse vraiment. phex est un peu le passage entre d’un côté de l’image à l’autre côté : je vais travailler fortement le refilmage d’écran avec les moires mais le film se termine sur une séquence où je fais émerger de la matière plastique liée à la compression vidéo, les blocs de pixels clairs, foncés, colorés, le film se termine donc sur l’affirmation d’un potentiel intrinsèque à la structure des images numériques.

Ces expériences m’ont donné envie de revenir sur scène. J’ai alors fait un peu de vjing, toujours avec ewmo ; nous invitions à cette occasion des DJ et des musiciens : j’ai joué, par exemple, avec le musicien autrichien Christian Fennesz ou encore le DJ américain. C’est dans le cadre de ce dernier DJ set que le travail sur phex m’a inspiré une pièce pour laquelle j’ai préparé tout un matériau plastique exclusivement à base de compression vidéo.

[1] Par exemple les sites ncorps ou Tempo e Pause, Ordinary Madness (NdA)