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JACQUES PERCONTE

paysages, corps, couleurs, matières, vitesses en arts plastiques, en numérique.

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BERGES DE LA SEINE À SAINT-MARTIN-DE-BOSCHERVILLE

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Le site internet du projet http://www.technart.fr/Seine-Saint-Marti...
Le teaser : Berges de la Seine à Saint-Martin-de-Boscherville

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Les images disparaissent. Plus elles sont définies, moins nous avons la possibilité de les voir. Comment expliquer que leurs immenses résolutions cachent leur disparition.

Cette étude porte sur le corps de l’image d’un paysage - ici, les berges de la Seine à Saint-Martin-de-Boscherville - et sa mise en scène à l’écran. Elle est faite pour être vue au travers d’un navigateur. En ultra haute définition, la séquence s’affiche entière sans être remise à l’échelle de la fenêtre dans laquelle elle va être visionée. À l’époque où elle est réalisée, la séquence est au delà du standard de résolution des écrans du grand public. Peu de périphériques sont capables de l’afficher dans son intégralité sans la redimensionner, ce que le mode de présentation utilisé ne permet pas. Un outil programmé fait varier au hasard la section de l’image afin de ramener dans le champ visible de la fenêtre une zone puis une autre, construisant ainsi une sorte de montage au sain même de ma vidéo.

Cette séquence, pour déjouer les logiques d’économie de données, est diffusée sans utiliser les moyens classiques de mise en flux des vidéos. Chaque image - pratiquement sans compression visible - est téléchargée indépendamment et s’affiche dès son arrivée. Comme cela se passait sur internet il y a bien longtemps, petit à petit la séquence apparaît au rythme des téléchargements et se met à tourner en boucle, animée par un simple script joué par le navigateur. La fluidité est relative à la puissance de la machine cliente.

Le flux descendant de données des deux mille deux cent quarante deux images de cette séquence transporte au total soixante-quatorze milliards trois cent quatre-vingt-quatre millions cent soixante-dix-neuf mille deux cents points de couleur. C’est un peu plus de quatorze gigabit de données qu’il faut télécharger du serveur pour voir toutes les images ce cette séquence d'une minute et demie.

Cette longue année de pandémie a déplacé la majeur partie des évènements vers les horizons plats de l’écran. La consommation de contenus numériques s’est intensifiée au point qu’on aime penser que certaines formes d’expériences physiques sont en danger. Mais le danger s’il y en a un, est celui imposé au monde par ces immenses quantités de données qui doivent transiter à des vitesse folles pour venir exploser en lumière dans les cellules de nos fenêtres.

Alors naturellement, le projet de cette étude de l’image a glissé vers une attention particulière à ces flux. La pièce dans sa version internet ne sera exposée sur internet que ponctuellement. Il y a dans le code source de la page une url qui donne l’accès à une page bilan, où indéfiniment se succèdent les enregistrements statistiques des quantités de données téléchargées pour cette pièce. Comme nous sommes dans une époque humaine où tout devient mathématique économique, sur cette page sont comparées les volumes de données des consultations à des valeurs moyennes de référence pour le visionnage en Ultra Haute définition sur les plateformes de streaming.

EN

The images disappear. The more defined they are, the less we can see them. How can we explain that their immense resolution hides their removal?

This study deals with the body of the image of a landscape - here, the Seine banks at Saint-Martin-de-Boscherville (Bords de Seine à Saint-Martin-de-Boscherville) - and its adaptation for the screen. It is meant to be seen through a browser. In ultra-high definition, the sequence is displayed in its entirety without being scaled to the window in which it will be viewed. At the time it was made, the footage was beyond the standard of resolution of consumer screens. Few devices were capable of displaying it in its entirety without resizing it, which the presentation model used did not allow. A programmed tool randomly varies the section of the image displayed to bring one area and then another into the window's visible field, thus constructing a sort of montage within my video.

To thwart data saving's logic, this sequence is broadcasted without using the classic technologies of video streaming. Each image is downloaded independently and is displayed as soon as it arrives. Gradually the sequence appears and begins to loop, animated by a simple script played by the browser.

The downstream data of the two thousand two hundred and forty-two images in this sequence carries a total of seventy-four billion three hundred and eighty-four million one hundred and seventy-nine thousand two hundred colour points. That's just over fourteen gigabits of data that must be downloaded from the server to see all the images in the sequence.

This long year of pandemic has shifted the bulk of events to the flat horizons of the screen. The consumption of digital content has intensified to the point where we like to think that some forms of physical experience are in danger. But the threat, if there is one, is the one imposed on the world by the immense amounts of data that must travel at breakneck speeds to explode into light in our window cells.

So naturally, the project of this study of the image has shifted towards particular attention to these flows. The piece in its internet version will only be exhibited on the internet occasionally. There is a URL in the source code of the page that gives access to a balance page, where statistical records of the amount of data downloaded for this piece follow one another indefinitely. As we are in a human era where everything becomes economic mathematics, on this page, the consultations' data volumes are compared to average reference values for viewing in Ultra High Definition on streaming platforms.

* Il se peut qu'il y ait un mot de passe si le film n'est pas est encore fini ou en "exploitation", écrivez-moi, on ne sait jamais, je vous le passerai peut-être ;).
** Il me semble toujours utile de rappeler que ces images, ces vidéos, ces sons que vous trouvez ici sont des documents. Il exposent ce que les pièces représentent. Mais ils ne donnent pas accès à sa véritable expérience. Rien ne vaut, si elle vous plaisent, leur découverte in situ, en salle ou en exposition.

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